Le Goût de la Liberté

Story by Kros on SoFurry

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J'ouvrais lentement les yeux, me réveillant doucement d'un lourd sommeil. A peine conscient, je fus accueilli par un mal de crâne carabiné en bonne et due forme : je me rappelais. La soirée au bar L'Oasis. La musique assourdissante. La girafe de vodka bue en compagnie d'un charmant tapir. Sa douce fourrure grise. Sa petite trompe mignonne contre mes lèvres. Sa bouche contre mes lèvres. La douceur de sa langue. La dureté du parquet. Le noir. Le silence. C'était la troisième fois cette semaine que je croisais ce mystérieux inconnu au hasard de mes expéditions nocturnes. Il faut croire que nous étions tous les deux des habitués de ce bar. C'est fou ce qu'il peut me plaire : j'en ai même écrit un article sur le blog que je tiens. Sous couvert de l'anonymat, je me permets de partager ce qui me passe par la tête à la masse tout aussi anonyme qui me lit : c'est un rapport à l'autre qui me fascine, une sorte de liberté.

Une odeur particulièrement forte, équine ou bovine, mit mes sens en alerte : j'étais en territoire étranger. Alors que je voulu me retourner, mon corps refusa de répondre et un chaos brumeux ennuageait mon esprit. Petit à petit, je pus percevoir des bribes des éléments qui m'entouraient. Pourtant, tout me paraissait si lointain.

Quelques longues minutes plus tard, mon esprit se dégageait progressivement. J'étais allongé sur le ventre, assez confortablement, sur ce qui m'avait tout l'air d'être une soyeuse peau de chamois : ce doux contact contre mon corps me donnait presque envie de me rendormir. La lumière tamisée des quelques fanaux de résine que j'avais repérés ne faisait que m'y inciter. Néanmoins, lorsque je vis la silhouette d'un cheval dans ce qui m'apparaissait maintenant comme étant un box, une peur panique me somma de déguerpir au plus vite. L'adrénaline qui coulait maintenant en trombe dans mes veines me fit l'effet d'une paire de lunettes qu'on aurait donnée à un myope gravement atteint : le flou autour de moi se dissipa et tout devint beaucoup plus clair. Hélas, la réalité a toujours son lot de surprises et son double-tranchant me happa de plein fouet. En effet, force m'était de constater que j'étais au beau milieu d'une écurie, reluqué par tous ses pensionnaires, et, surtout, que j'étais allongé sur un vieux cheval d'arçon, fermement attaché à ce dernier au niveau des reins, des poignets et des chevilles par des courroies de cuir épais.

-- Bon matin, mon p'tit okapi.

La voix familière du tapir me rassura et me glaça le sang à la fois, un peu comme si connaître l'identité de son bourreau était apaisant, comme si lever le voile de l'inconnu était à lui seul source de sérénité. A ma plus grande surprise, son visage ne laissait transparaître que de la bienveillance. Pas une once de sadisme. Pourtant, il allait sans dire que la situation pouvait prêter à confusion : j'étais attaché et séquestré ! Paradoxalement, cela n'était pas sans piquer à vif certaines de mes pulsions les plus primaires, ce genre de fantasmes inavoués et inavouables qu'on ne saurait formuler de peur d'être acerbement jugé.

-- J'pense avoir lu quelqu'part que t'en rêvais. J'vais m'occuper d'toi.

Sa voix mielleuse me laissa néanmoins une pointe d'âcreté dans les oreilles : il avait découvert - par chance peut-être - mon blog, et plus le souvenir de ce que j'y avais écrit me revenait, plus j'avais l'impression que la journée allait être longue.

Son corps trapu et nu se dirigea vers moi. Son pénis dressé arborait une forêt de veines qui explosaient au rythme du sang qui les nourrissaient, le faisant mouvoir de haut en bas comme s'il était animé. Lorsqu'il fut à portée, je sortis ma longue langue épaisse et la fis s'enrouler autour de son chibre chaud telle une volée de marches en spirale sur un minaret de pierre. Je me mis à la masturber avec avidité. J'étais en sécurité, après tout. Et il avait vu juste : j'en avais rêvé. En quelques secondes seulement, toute sa longueur fut recouverte d'une épaisse couche de salive. C'est alors que le tapir fit un pas en avant et me l'enfonça entièrement dans la bouche, en prenant bien soin de me tenir par les oreilles. Alors que je la suçais goulument, je sortis ma langue pour lui titiller les testicules, puis l'anus. Lui-même fut surpris que je fusse capable d'une telle prouesse et, entre deux exhalaisons de jouissance, il me caressa tendrement la joue en guise de récompense. Mes aller-retour entre ses cuisses le rendaient de plus en plus fébrile et ses gestes passionnés que j'avais tant cherchés dans ma vie et qui me faisaient exister en cette nuit mystique m'accompagnaient rapidement vers l'orgasme.

-- Prépare-toi, chéri.

Un torrent de semence envahit soudainement ma gueule béate et je m'en abreuvai. Le goût sucré de l'existence. L'onctuosité du partage. Ce fut à mon tour d'exprimer ma satisfaction : je me vidai entièrement et mon sperme, ne trouvant pas d'autre échappatoire que mon torse et la peau de chamois, éclaboussa dans tous les sens et se mit à s'écouler des deux côtés du cheval d'arçon. Alors que je continuais de nettoyer la bite de mon tapir dévoué, celui-ci se mit à baiser ma gueule, et son érection gagna en fermeté ! La quantité de sperme qu'il avait évacuée était si importante qu'un quart était sorti le long de mes lèvres pour aller se ficher dans mon poil et ensuite tomber en de longs filaments sirupeux jusqu'au sol. Le regard des locataires équidés m'excitait incroyablement. J'avais le sentiment de partager mon impuissance avec eux et j'envoyai à certains d'entre eux des clins d'il aguicheurs, par pur sadisme.

-- J'espère qu'tu vas aimer la suite, mon beau.

A ce moment précis, je senti qu'une énorme chose gluante et visqueuse se frayait un chemin dans mon arrière-train. L'envahisseur m'agrippa ensuite les fesses avec force pour pousser un peu plus loin l'exploration.

-- J'ai lu qu't'avais un truc pour les hippopotames, alors j'ai amené un pote. T'inquiète, c'est un type sympa.

Et ce fut le début, pour moi, d'un état second. Le mâle derrière moi ne perdit pas de temps à m'empaler sauvagement après s'être bien assuré que le terrain avait été correctement préparé. Pendant que j'étais sur mon nuage de joie, le tapir me serra un peu plus les oreilles et finit par me pénétrer la gorge de sa bite ardente. Ma langue ne savait plus où donner de la tête : elle se résolut à le pénétrer légèrement, à son plus grand plaisir.

Le cheval d'arçon était mis à rude épreuve sous les assauts de l'hippopotame, mais mon esprit était ailleurs, pris entre cette sensation d'être et de ne pas être, d'être dépossédé de soi et d'être libre. Je commençais à m'aduler d'avoir un jour eu l'envie d'écrire mes fantasmes. Que quiconque me garde soit béni ! Je ne pus pas résister longtemps à ce paroxysme de jouissance. J'éjaculai une seconde fois d'un jet tout aussi intense que le premier : la paille jonchée sur le sol en payait les frais. Puis, ce fut au tour de l'hippopotame qui m'emplit de sa semence. J'étais incapable de voir le résultat, mais aux écoulements que je sentais, je pouvais imaginer que nos fluides allaient faire connaissance sur les mêmes brins de paille. Et toujours cette sensation d'être vivant. Mon tapir adoré me récompensa enfin de son nectar, et cette fois, il n'y eut aucun gâchis : rien n'échappa à mes grandes lampées.

Le tapir s'extirpa de mon réceptacle chaleureux et vint se coucher sur moi, en me susurrant tous les mots que je voulais entendre, tous les mots qui me berçaient dans mes tendres rêves. Sa masse sur la mienne chatouillait mon imagination. Je me voyais sur une plage en compagnie de cet être fantastique, admirant des couchers de soleil somptueux jusqu'à la fin de nos jours. Il venait de me libérer de mes perversions. Ma reconnaissance ne serait jamais suffisante. Ce moment hors du temps dura quelques quarts d'heure. Quelques heures peut-être. L'hippopotame était parti sans se faire remarquer, aussi discrètement qu'il était arrivé. Mon prince charmant se leva enfin et se dirigea au fond de l'écurie, là où il était apparu.

-- J'espère que tu t'souviens des deux derniers fantasmes que t'avais écrits, parce qu'ils vont t'être exaucés.

J'étais incapable de faire un quelconque effort de mémoire ou de réflexion. Il entra un code sur le panneau numérique près de la porte et appuya sur un bouton. Une vingtaine de déclics retentirent à l'unisson tout autour de moi. Et je compris enfin : tous les box des chevaux venaient d'être ouverts.

-- Je r'viendrai dans trois jours. J'les laisse s'occuper de toi d'ici là. A bientôt, mon bel okapi !