Premier rituel. Le Rire du démon.

Story by MatthewBlackCat on SoFurry

, , , , , , , ,


Premier Rituel. Le rire du démon.

Une série de courtes histoires où je vais m'amuser à mettre à peu près tous les fetish...

Il arriva, un quart d'heure en retard, sur la scène. Encore un meurtre, il y en avait de plus en plus souvent, fallait croire. Encore un putain d'enfoiré d'humain, sûrement. Il faillit gerber en voyant le cadavre. Tout aurait pu se passer normalement. Un simple cadavre à poil, le cur transpercé d'une lame. Tout aurait pu se passer normalement, si ce corps ne se trouvait pas au centre d'un putain de pentacle de merde fait avec du sang.

Il avait cauchemardé toute la nuit. C'était mauvais signe, de rêver de démons. Il avait mis, comme à son habitude, une chemise blanche, une cravate noire, un gilet noir. Et vu le temps qu'il faisait, il rajouta son vieux pardessus. Il alluma une cigarette, et ignora son futur ex-colocataire. Il était sympa, et très mignon, mais il ne supporte pas la magie, ni ses tatouages. Arrivé sur la scène, un vieux lion de la police anthropomorphique, visiblement nauséeux, lui jeta un mauvais regard. Il n'avait pas bonne réputation, mais on savait qu'il était l'homme de ce genre de situation. Un jeune policier, tout à côté d'Agone, allait entrer dans le cercle, mais il le retint à temps en posant une main sur son torse. « J'ferais pas ça, à ta place. » Le policier resta incrédule, mais il lui obéit. Les pieds au bord du cercle, il s'accroupit, et regarda l'ensemble. Une incantation... Bon sang, il ne connaissait pas celle-là ! Mais il essayait de paraître aussi impassible que d'habitude, malgré un léger rire flottant dans l'air, que lui seul pouvait entendre. Un rire de démon. Perdu dans ses réflexions, il finit par entendre le vieux policier et un autre discuter. « C'est le sang de la victime ? _Oh, très sûrement, répondit le vieux. Crois-en mon expérience, ce sont tous des fous, des dépravés sexuels... _Sang de porc, dit alors Agone en se relevant. » Le vieux se tourna lentement vers lui. A la tête qu'il faisait, il avait prévu depuis longtemps ce qu'il allait dire. Il était fier à l'avance. « Ecoute, le p'tit magicien. Si un jour on te demande quel temps il fait, on t'appellera, et on t'fera changer le temps. _Oh... Il pourrait pleuvoir, si je le veux bien, répondit-il en plongeant son regard de glace. Ne sortez pas tout de suite, où elle vous tombera dessus... » Le policier se mit à l'insulter, à agiter ses bras. Agone ne fit pas attention, il n'en avait rien à faire. Il était bien trop occupé à regarder le rituel. Dans quel but...? Une invocation ? Acquérir des pouvoirs ? Mis à part le crochet au plafond, le pentacle, et le corps, il n'y avait plus aucune trace. Il entendit le vieux policier sortir, et il se mit à sourire. Il se retourna, et le vit retirer sa casquette, et lui jeter un sourire narquois. Il écarta les bras, ouvrit la bouche pour parler, et l'eau tomba en rideaux. Il se mit à pleuvoir des cordes. Il fit un bond, et courut, probablement vers sa voiture de fonction. Tous avaient sursauté, lorsque le tonnerre fouetta l'air, sauf Agone, qui s'était accroupi à nouveau. Sorti de la baraque, il rejeta l'idée d'allumer une cigarette sous cette pluie battante. Au moins, il n'entendait plus cet horrible rire. Il se dirigea vers la première cabine téléphonique, et composa le numéro. « Los. _...Agone ? _Oui. Tu as senti quelque chose ? _Une... Une violente activité magique. Mais... C'est tout. J'ai failli croire que c'était toi, puis... ça n'avait pas ta marque. En fait... Je ne l'ai pas localisé. C'est comme si... Comme si le magicien avait opéré de partout à la fois. Dans toute la ville. _Merci, Los. Au fait, c'était un rituel, avec sacrifice. Du sang de porc, des écritures démoniques. Un rire, aussi. Tu me tiens au courant. _Si tu me paie... » Il raccrocha. Toute la ville... Ce n'était pas bon. Ça voulait déjà dire qu'il ne pourrait pas lancer un sort pour le localiser. Cela pourrait même le tuer. Et que c'est une personne de haut niveau, qui sait ce qu'il fait... Après avoir allumé une cigarette et regardé au dehors la pluie, il appela à un autre numéro. Ce n'était plus la voix traînante, enrhumée et fatiguée de Los, mais une plus joviale, enjouée, qui répondit. « Vous êtes bien... Camille ? _Oui, oui, tout à fait, comment connaissez-vous mon pré... Ah ! Je reconnais votre voix ! Vous êtes... Arthur, Arthy... _Agone. Dis-moi, ton avis de collocation, ça tiens toujours ? _Bien sûr, bien sûr ! _ça vous ennuie si j'emménage... Aujourd'hui ? _Aujourd'hui ? Cria-t-il. Mais, mais mais... L'appart' est sale ! J'ai rien rangé ! _Ce n'est pas grave. Mais je risque d'être jeté à la rue d'une minute à l'autre. Le temps de passer prendre mes affaires, une ligne de bus et je suis là. _Je... Je comprend, alors. Je vais essayer de nettoyer ! À tout de suite ! Et prenez votre temps, hein ? » Il se mit à rire, puis raccrocha. Agone soupira, ce n'était pas son jour, il le sentait. Un temps de chien, même pour un loup comme lui. Il sortit de la cabine, et rentra dans son futur ex-chez lui. Il commença à faire ses affaires, dans sa future ancienne chambre. Elle était reposante, le lit était confortable. Dommage de quitter un endroit pareil. La personne qui l'hébergeait apparut au coin de la porte, et soupira. « T'oublie rien, Agone. Je ne veux pas me retrouver avec tous tes monstres. _Je n'ai pas de monstres... Et les démons ont tendance à m'oublier ces derniers temps. Tu n'auras aucun soucis, vraiment ! Dit-il en souriant. _Il n'empêche que j'ai perdu une télé, comme ça ! _J'ai payé une partie des réparations, comme je l'avais promis... _Agone... » Il se pinça entre les yeux, en soupirant. « T'es un poison, Agone. Tu as l'air sympathique, mais tu attire trop d'emmerdes ! Ta gentillesse sonne faux. C'est pour ça, que tu ne te trouve pas de mecs. T'as pas l'air vrai. Sauf quand tu chasse le démon. Là, un vrai gosse ! Et ton putain de tabac... Non, il faut que tu parte. Je peux plus vivre comme ça ! » Agone fit la moue. Il savait qu'il devait se sentir vexé... Mais il avait raison, après tout. Certains étaient même morts à cause de lui. Il ferma alors le vieux sac de sport avec les rares affaires qu'il avait, et dépassa son ex-colocataire. « Je suis déjà parti, Rey. Je n'existe déjà plus. » Il franchit la porte, la referma, et soupira. Il soupesa son sac, qui ne pesait pas bien lourd, et partit rencontrer ce Camille. Une bonne heure de trajet plus tard, il frappa à la porte. L'immeuble lui-même, de l'extérieur, avait l'air sale, et mal entretenu. Mais il avait vu tellement pire... Rien ne le choquait. Ce fut un renard qui faisait bien trois têtes de plus que lui qui ouvrit. Et vu son ventre, il faisait trois fois son poids, aussi. Déjà qu'il avait l'air faim, mais alors à côté de lui, on aurait dit un anorexique. Mais il avait un air si sympathique, que le tout lui donnait des airs de peluche. Il avait un grand sourire, et rougissait. « J'vous imaginais plus vieux ! Dit-il en souriant. _Trente et un an. Ni plus, ni moins, répondit Agone en souriant. _C'est une vraie porcherie, dedans... _Montre-moi, dit-il sur un ton chaleureux. » Camille hésita un instant, puis le laissa passer. Odeur de renfermé et de nourriture, rideaux tirés, quelques endroits où la tapisserie était arrachée. Une vraie maison hantée... Il tourna lentement sur lui-même, les mains dans les poches, un vague sourire. « Je ne m'attendais pas à ça... _Oh, je suis tellement désolé...! » Et il en avait l'air. On avait envie de lui pardonner sur-le-champ et de le pardonner. Une énorme peluche. Un ventre anormalement rond, d'ailleurs... Il n'y avait aucun pli de peau, pas de bourrelets. Ça le rendait plus... Sympathique, dans un sens. Il était rouge de honte. « Non non, tu n'as pas à l'être. C'est parfait ! » Camille bégaya un peu, incrédule. Puis il lui montra sa chambre. Vieux matelas, cette même odeur de bouffe et de renfermé, ainsi qu'autre chose de moins appétissant, de grands pans de tapisserie déchirée. C'était encore mieux que l'ancien appartement ! Il s'assit sur son lit, qui grinça. « C'est... Oh, j'aurais peut-être dû vous acheter un nouveau matelas... _Certainement pas, répondit Agone en souriant. Je me sens dans mon élément, à vrai dire... _Je ne comprend pas... Vous portez presque un costard ! _Crois-moi... Je suis comme chez moi. » Il sentit que son regard déstabilisa Camille. Il alluma instinctivement une cigarette, puis songea à l'écraser. Mais face au manque de réaction du renard obèse, il continua de fumer tranquillement. Il finit par comprendre que Camille avait déjà peur de lui. Un record, d'habitude on attendait le lendemain matin. Mais il n'en fit rien, et retira sa veste pour l'accrocher à la poignée de la porte. Il avait une armoire au pied du lit, contre le mur, avec un miroir sale. Il s'y regarda, constatant ses yeux d'un bleu à glacer n'importe quelle flamme, sa fourrure grise qui paraissait toujours sale, ses vêtements mouillés, sa maigreur. Il était sec, mais il arrivait généralement à mettre les gens aux tapis. Il connaissait parfaitement les points sensibles du corps, comment les frapper et provoquer de vives douleurs. Mais il n'était pas très physique, et il préférait courir que cogner. Il gratta son sourcil, et, mains dans les poches, fit le tour de la maison. Camille était devant la télévision, l'air paniqué. Agone l'ignora, préférant visiter sa maison hantée. Il y avait même une porte fermée à clé, avec une terrible odeur qui planait. Sûrement une canalisation cassée qu'il n'avait pas encore fait réparer, vu la puanteur. Il y avait une large et profonde baignoire, voilà qui était bien. Quelques bons cd de musique, aussi. Un frigo plein, plein d'aliments graisseux. Pareils pour les placards. Biscuits, gâteaux, viandes grasses... Mais il ne pouvait pas prendre de poids. Pas avec ce qu'il vivait. Il allait sortir de la cuisine, quand il vit Camille, qui prenait quasiment toute la porte. « Vous n'êtes pas un dealer, ni un mac, hein ? Demanda-t-il. _Rien de tout ça, répondit Agone en souriant. Je laisse ça aux autres. Et je ne suis pas armé, promis. _... Un ancien taulard ? _Hmmm... Non. _Vous avez tué quelqu'un ? Vous êtes un tueur ? _Pas vraiment, non. _Je dois me faire du soucis ? » Il resta un instant sans répondre, gardant un petit sourire. Bien sûr, qu'il avait du soucis à se faire. Quiconque restait près de lui, avait à s'en faire. « Je paierais tous les mois. Je n'ai juste pas les moyens d'avoir un appart' à moi seul. » Camille sembla réfléchir un moment. Puis, après s'être fait son avis, il laissa passer le magicien. Il essaya de sourire, mais n'arriva pas à reste souriant bien longtemps. Agone fut réveillé en pleine nuit. Pas à cause du matelas qui lui tiraillait le dos, mais à cause du lit de Camille, qui grinçait. Il resta dans son lit, bien au chaud, conscient de ce qu'il se passait. Camille bougeait, se tournait, se retournait dans son lit en gémissant. Parfois, il criait. « Non ! », « Pas ça ! » « Pitié ! », et par moments, des petits cris, plutôt sexuels. Il eut un petit sourire malsain, puis se rendormit. Personne n'arrivait à rester intact face à cet épreuve. Dormir avec Agone. Il buvait son café dans la cuisine, appuyé contre l'évier, quand Camille, en T-shirt et caleçon, apparut, avec d'incroyables cernes, et l'air bouleversé, choqué. Il se servit du café qu'Agone avait préparé, et toussa. Il n'était pas à son goût; il rajouta du lait, et quatre sucres. « J'ai fait... J'ai fait un horrible cauchemar... » Amusant, il était l'un des rare à se confier, et même le premier à oser dès le lendemain. C'était intéressant... « J'ai rêvé que... Que j'étais en Enfer. Qu'on me torturait, qu'on me tuait encore et encore, qu'on me... Qu'on me... _Violait ? Dit-il, comme si ce mot était aussi anodin qu'un autre. _Oui... ça avait l'air si vrai ! Mais... Mais pourtant, je ne crois pas, à tout ça... » Agone reposa sa tasse vide, et sortit de la cuisine. « Tu devrais. »

Il appela Los d'une cabine téléphonique, il pleuvait toujours. Il n'avait toujours aucune information, sinon qu'il sentait un possible cas de possession dans une certaine maison, et qu'il fallait se méfier; lui aussi entendait perpétuellement le rire, à en devenir dingue. Agone avait une bonne mémoire; pas la peine de noter, et puis il connaissait la ville par cur. Il fallait avoir l'estomac fragile, pour les exorcismes. Et du temps devant soi; ça durait toujours des heures. Parfois, il fallait s'y prendre à plusieurs fois. Il sentait l'énergie démoniaque, comme une aiguille logée dans le bas de sa colonne, avant même d'avoir passé le portail. Une grande et belle maison, humide par la pluie. Les parents de la jeune possédée lui apporta une vieille serviette usée; son pardessus les mettaient mal à l'aise, pas assez classe pour eux. Et interdit de fumer... De parler, aussi; ils n'arrêtaient pas de parler, de se corriger l'un l'autre. Classique cas de possession d'un démon de pacotille. Ce ne serait pas la plus difficile, qu'elle ait treize ans ou non. Ils parlaient sans cesse, parlant même de détails inutiles ou de tendres souvenirs. Il avait depuis un moment abandonné l'idée de parler, et finit par leur couper la parole en se levant et se dirigeant vers la chambre. Plus il s'en approchait, plus ils palissaient, et plus le bas de sa colonne était douloureux. Une douleur érotique, pour qui est habitué. Dans la chambre, noir complet. Odeur de mort, de crasse, de matières fécales, d'urine et de vomissures aussi. La porte se referma d'elle-même derrière lui en claquant, il les entendit crier. « Tu peux griller une clope, Agone, on est entre amis... » Il ne fit qu'un pas en avant, et alluma une cigarette. Il n'allait pas s'en priver, il en mourrait d'envie. N'importe qui aurait eu peur, ou même simplement surpris. Mais les démons sont plutôt futés... « Entre amis, hein. _Oh, oui... Lucifer lui-même veut ta peau, pour l'arracher, la torturer mille ans durant, la salir, la violer... _Je connais ce poème-là, tu peux enchaîner. » Un horrible rire, aigu et grave, perçant et sourd, résonna dans toute la maison. Son poil se hérissa; il ne devait pas avoir peur, encore moins paniquer. Là, il devait faire preuve de talent. « Celui qui rit de la mort ne sais pas qu'elle lui lèche la nuque... » Un petit tour de passe-passe démoniaque, et Agone pouvait sentir quelque chose de mouillé dans sa nuque, son poil se coller. Ça, ce n'était pas du démon de pacotille... et pourtant, il n'y en avait qu'un de présent. Il posa sa cigarette sur le bord d'un meuble, de sorte à ce qu'elle continue de se consumer sans abimer le meuble. Il ouvrit les rideaux, faisant pénétrer la lumière. La petite était comme décrite; plusieurs endroits sans poils, dents en moins, des marques de bleus et de griffures, de morsures aussi, les draps tâchés de sang, transpiration, urine... Tant d'horribles choses qui avait choqué les parents, mais pas lui. La situation lui provoquait même une érection. « Tu es dépendant à l'horreur, Agone... Fit la fille en souriant de manière malsaine. Bientôt, tu ne seras plus capable de baiser n'importe quoi. Peut-être que ce gros lard pourrait te vider les couilles, lui, t'ouvrir en deux avec sa grosse... _Chaque chose en son temps, raclure. Une petite fille, hein... t'as pas trouvé mieux pour attirer mon attention... » Il sortit de ses poches des croix, en bois et en métal, une petit fiole d'eau bénite, et commença à prier en latin et araméen, malgré les hurlements et les insultes du démon parlant à travers la fille. Les meubles tremblaient, menacer de se jeter sur lui, mais il ne fit que sourire, et continuer de plus belle. Ce n'est qu'après deux heures de récitations de passages de la bible et de jet d'eau bénite qu'elle s'évanouit. Il ne sentait qu'une faible présence, quelque chose d'étrange. Quelque chose n'allait pas. La voix brisée, fatigué, épuisé, il l'appela : « Caroline ? » Elle se releva d'un bond en hurlant, Agone fit un bond en arrière. Le démon était beaucoup plus puissant. Les meubles commençaient à quitter la confortable moquette à présent salie et moisie, et tournaient sur eux-mêmes, les tiroirs s'ouvraient et claquaient; une fenêtre se brisa, coupant la joue d'Agone au passage. Il évita une chaise qui se brisa en morceaux contre le mur, alors que son horrible rire résonnait dans la maison, le rire du démon. Celui du rituel. Il n'avait bientôt plus d'eau bénite, et tenait à peine debout; mais il tenait bon. Le rire, implacable, interminable, pénétrait sa moelle, il n'était pas loin de devenir fou. Il n'avait plus le choix, il fallait contrer la magie démoniaque par la magie démoniaque. Il retroussa ses manches, révélant des tatouages sur ses avants-bras, d'un noir surnaturel. Il commença à prononcer les mots démoniaques, et pendant un instant, le démon lui-même fut surpris. Il chuchotait, une voix de gorge, rauque et éraillée. La voix d'Agone remplissait lentement, comme une infection, la maison entière. Il sentit l'âme du chien, dans le garage, s'évanouir. Une faible âme, comme pour tout animal. Le démon essayait de dénouer ses liens, mais ils étaient imbibés d'eau bénite, Agone y avait pensé. Il chercha à déstabiliser le magicien, parlant en toute les langues, riant, riant, riant. Agone cria alors une phrase démonique en rejoignant ses avants-bras, poings fermés, et le démon hurla, brisant la voix de la petite fille. Un souffle d'une chaleur insupportable émanait de ses bras, se répandant dans la pièce. Il s'agenouilla, manquant de tomber, et posa ses mains au sol. Le démon hurla une dernière fois. Il se redressa, appuyé contre le pied du lit. Rentrer chez lui sera bien compliqué, sans un peu d'alcool, et surtout une cigarette. Il ouvrit la porte, et la mère tomba dans les pommes en le voyant. Il avait de grandes cernes, l'air abattu et épuisé, il ne se tenait même plus droit. Il avait l'air vieux. Et sa voix brisée n'arrangeait rien. « Ma fille... Ma fille va bien ? Demanda le père, après avoir allongé sa femme dans leur immense canapé en cuir. _Choquée. Voix brisée. Blessures. Libérée. Payez. _Oh, oui, bien sûr... » Agone dut s'appuyer contre l'encadrement de porte pour ne pas tomber, regardant l'homme sortir tous ces beaux billets. « Deux mille, comme prévu. Plus... Deux cent, pour vous remercier. Vraiment... Merci. Vous êtes... _Je suis plein de choses, dit-il en se raclant la gorge et comptant les billets. Mais rien de positif. Espérez ne jamais me revoir. » Il sortit de la maison, retrouvant lentement ses esprits. Avant de partir, le démon avait murmuré dans son esprit. Le Chien en a après lui. Quel chien ? Bon sang... Il avait besoin de sexe. En urgence, c'était son prix à payer à chaque fois qu'il utilisait la magie. Après avoir bu quelques bières, il dû payer le premier prostitué venu. Un jeune homme, la vingtaine, il avait déjà l'air brisé par la vie. Il ne connaissait rien à ce métier-là, et ne demandait pas cher. À vrai dire, il avait l'air effrayé. Peut-être était-il forcé. Mais s'il résistait encore à la pulsion, les retombées auraient pu être catastrophiques. Il le plaqua face au mur d'une ruelle sombre, il couina. Il prit le lubrifiant qu'il lui tendait et, en recouvrit son sexe, douloureux tant il était dur. Il lui mordilla la nuque, et, sans attendre, le pénétra. Il lui fit un peu mal, mais son petit cri aigu lui témoignait qu'il supporterait le coup. Il était assez bien membré, surtout pour un jeune en manque d'expérience, mais il n'avait pas envie d'être tendre, ni l'envie, ni le temps; encore moins le besoin. Il l'enfonça le plus loin possible à l'intérieur, à l'intérieur de son cul serré et brûlant. Il n'aimait pas passer ce temps-là avec une pute, il aurait préféré son ancien colocataire... Pourquoi pas le nouveau, lui défoncer son énorme cul et le salir de son foutre, ou bien s'empaler sur sa queue. Le petit avait l'air d'avoir mal, mais il ne protestait pas, c'était tant mieux pour Agone, qui s'y donnait à cur joie. Pour un peu, ça ressemblait presque à un viol. Il le ramonait de toute ses forces avec sa grosse queue canine, son nud commençant à gonfler à la base. Il le faisait rentrer et sortir, augmentant la douleur du jeune, mais augmentant le plaisir du loup. Les humains sont si serrés... Si laids. Il ne les portait pas dans son cur. Son nud se coinça dans son cul, devenu trop gros pour en ressortir, et il était difficile de donner des coups de reins. Mais il le fit quand même, pour mieux apprécier l'éjaculation, qui finit par remplir le jeune humain. Appuyé contre le mur, les dents serrées, il se mit à pleurer alors qu'il sentait un torrent de sperme envahir ses intestins, à présent souillés. Agone l'avait mordu à l'épaule, mais il ne saignait pas. Il attendit un moment, mais pas que son nud rétrécisse; il sortit brutalement, dans un bruit mouillé, faisant crier l'humain, plus fort que les autres fois alors que du sperme coula en quantité au sol et le long de ses cuisses tremblantes. Le magicien rangea son sexe dans son boxer et ferma sa braguette malgré son érection, puis glissa les billets nécessaires dans le poing fermé de l'humain, honteux de s'être fait sodomiser par un anthro, d'autant plus contre de l'argent. La première chose qu'il fit une fois rentré à l'appart' fut d'aller à la salle de bains pour désinfecter la coupure sur sa joue. Elle n'était pas profonde, bien heureusement, mais sa joue était tachée de sang séchée, collant le poil gris et blanc. Il mit un pansement, sécha sa tête, et se posa dans la cuisine, en pleine réflexion. Ce démon avait été invoquée par la plus puissante des magies, avec qui plus est un sacrifice anthropomorphique. Il ne voyait que deux options : soit on lui en voulait, puisque le démon lui avait délivré un message, soit... Soit il ne savait pas encore. Et puis, ça pourrait même être les deux. « Vous vous êtes blessé...? Demanda Camille, qu'il n'avait pas vu arriver. _Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Et ne me vouvoie pas; ça me vieillit, dit-il en souriant. » Malgré ça, Le gros renard paraissait toujours inquiet. Agone écrasa sa cigarette, et fouilla dans sa poche, pour en tirer quatre cent billets. « Voilà, mon loyer en avance, pour ce mois-ci. _Alors... T'es bien un dealer, hein ? Dt-il, dégoûté par la vue de tous ces billets. _Je ne touche pas à la drogue, Camille. Je suis détective privé. _... Pour de vrai ? _Pour de vrai. Je me suis blessé au travail. C'est tout. Et je suis toujours payé en liquide... » Camille eut l'air déconcerté, puis finit par prendre les billets. Il commençait à partir, ne sachant pas qu'Agone regardait son arrière-train, pour retourner au salon. Mais il fit demi-tour, faisant bouger son ventre. Il ne put s'empêcher d'imaginer un bruit accompagnant son mouvement, comme dans un dessin animé pour enfant. « Dis, tu veux bien regarder la télé avec moi ? Ça me stresse, de savoir qu'il y a quelqu'un chez moi, sans savoir où... » Agonie lui sourit, et mis ses mains dans les poches. « Si tu me laisse choisir la chaîne, ça peut se négocier. »