Quatrième rituel. A story about love.
Quatrième rituel.
A Story about love.
Pour la première fois, il n'y avait pas de sacrifice au rituel invoqué par ce mystérieux personnage, ce « Chien ». Les flics étaient quand même présent, coup de fil anonyme. Agone était prêt à parier que c'était celui qui avait fait ça, pour l'amener jusqu'ici, voir ou savoir que tout le monde serait désorienté, le magicien y compris. Un flic lui demanda s'il y comprenait quelque chose, avant de lui demander d'éteindre sa cigarette, ce que ne fis pas Agone.
« J'en sais autant que toi... Dit-il. C'est le même gars que celui qui a sacrifié les autres... Mais ici, aucun sacrifice. Juste un rituel.
_Je me disais... C'est vous, qui nous avez... Sauvé, lors du jour de la « Colère Divine » ?
_La Colère divine ? Amusante ironie... Ouais, c'est moi, dit Agone en faisant la moue. »
Agone s'accroupit, les pieds au ras du cercle du rituel. Pourquoi n'y avait-il aucun corps ? Peut-être était-ce une sorte de blague, juste pour emmerder tout le monde. Dire qu'il pouvait mener n'importe qui, même Agone, par le bout de la truffe, et du nez. Ou alors, il comptait faire le sacrifice dans la soirée, ou les jours qui allaient suivre... Agone en avertit le flic qui lui collait aux basques, puis partit; il n'y avait rien à faire.
Dehors, le soleil se levait tout juste. Le crime, c'était de l'avoir réveillé à cinq heures du mat' pour venir ici pour rien ou presque. Il repensait à la discussion de la veille, avec Camille. Il était timide, mon son visage si expressif... Il parlait sans cesse des relations amoureuses, il voulait clairement faire passer le message. Il lui avait demandé s'il avait des ex, et Agone lui avait raconté la vérité : le premier l'avait quitté, le deuxième l'avait tabassé, le troisième était mort par sa faute. Camille avait pâlit; fin de la discussion. Il ne voulait pas être méchant, il voulait juste laisser Camille en vie, en dehors de ses problèmes. Pour une fois, il voulait qu'un proche ne sois pas la victime de ses dommages collatéraux. Il ne voulait pas le perdre. Il tenait à lui.
Il rentra donc chez lui, bredouille, et alla sans bruit dans sa chambre, face à la fenêtre. Un rituel, identique aux autres, mais sans corps... Comment ça marchait, ses putains de rituels ? Une magie d'un nouveau genre ? C'était en dehors de ses compétences. Le pire, dans tout ça, c'est qu'il s'était levé pour rien !
Quand il se retourna, Camille était là, en caleçon, inquiet. Il demanda si un autre rituel sanglant avait eu lieu, et Agone lui dit ce qu'il avait vu. Même le renard parut déstabilisé. Mais il resta là, rougissant. Le magicien resta là, dos contre la fenêtre, et lui demanda ce qu'il n'allait pas.
« J'ai fait un drôle de cauchemar...
_Raconte.
_Un... un humain a essayé de me violer. Il flottait, égorgé. Puis, au moment de me pénétrer, il a juste dit « tu n'es pas ma femme », et je me suis réveillé.
_Je n'y vois rien de... Magique. Tu n'as pas à t'inquiéter. »
Agone arrivait toujours à lui mentir. En même temps, Camille ne supporterait peut-être pas de savoir qu'un fantôme à la recherche de sa femme avait trouvé le moyen de hanter ses rêves le temps d'une nuit.
Comme une autre journée banale, ils regardaient la télé, Agone les pieds sur la table basse, cigarette aux lèvres. Une femme avait été trouvée morte, mais sans aucune trace de lutte, ni même de coups. Ce n'était pas un suicide, c'était comme si sa vie s'était mystérieusement arrêtée. Rien de bien intéressant. Camille avait visiblement envie de parler, mais ne disait rien. Une journée de merde, en somme.
Il allait s'endormir quand Camille toqua timidement à la porte. Agone fut d'abord surpris, mais compris bien vite ce qu'il se passait. Nu, il ouvrit la porte, appréciant la surprise du renard face à son plus simple appareil.
« Tu ne m'as jamais réveillé en pleine nuit... Dit Agone avec un sourire. Il y a un monstre sous ton lit ? »
Camille rougit, jouant nerveusement avec ses doigts.
« Le fantôme ne reviendra pas, hein ?
_Je ne peux pas te le garantir.
_Tu peux l'éloigner ?
_Comment ? Dit Agone avec un petit rire.
_Je ne sais pas... Tes tatouages ne les éloignent pas ?
_Non, ils me protègent de divers sorts et quasiment tous les types de possession. J'ai oublié la possession shamanique, tiens.
_Une... invocation...? Dit-il tout doucement, à peine audible.
_C'est un piège pour m'attirer dans ton lit...? Dit Agone en riant plus franchement. »
Camille rougit beaucoup plus, vexé et mal à l'aise. Il s'excusa, et repartit dans sa chambre. Agone soupira, et retourna se coucher. Ça lui passera, au pire, il se branlera en chuchotant son nom. Il se doigterait peut-être, au mieux. Il s'endormit en imaginant la scène, c'était plutôt agréable à visualiser.
Le lendemain matin, une nouvelle femme était morte, à l'identique, à l'opposé de la première. Elles ne se connaissaient pas, rien en commun, sinon la mort. Camille était encore vexé, il se forçait de ne pas regarder Agone, et ne disait rien. Il avait l'air frustré et énervé, aussi. Le magicien était un peu amusé, quoiqu'un peu gêné. Il ne voulait pas lui faire du mal, mais s'il fallait passer par là pour éviter les plus grands risques...
L'histoire de rituel sans cadavres lui trottait vraiment dans la tête. Il finit par aller chez Los. Il lui apporta à manger, et attendit, assis sur « sa » chaise, qu'il se réveille; cela dura bien une heure.
« Je pensais que tu ne reviendrais jamais, dit Los après son traditionnel bond de peur.
_L'occasion ne s'est pas présentée.
_Je ne suis ton ami que quand cela t'intéresse, n'est-ce pas ?
_Que ferais-je, sans mon écureuil shaman camé, hein ? Dit-il en souriant. »
Il lui présenta le sac de nourriture. Los se goinfra comme un dingue, manquant de s'étouffer plus d'une fois.
« Je reviens d'un voyage... Dit-il. »
Agone, sachant cela important, se pencha pour mieux écouter sa faible voix. Il ne parlait jamais pour ne rien dire.
« Quelqu'un joue sur les divers plans de réalité. Mais je n'arrive pas à le trouver... Il glisse entre les rêves, les enfers, la réalité...
_Une sorte de succube ?
_Peut-être. Ce n'est pas ma spécialité, la démonologie... Mais il m'a l'air amateur.
_Rien de plus ?
_Je n'arrive pas à trouver plus. »
Agone se leva pour partir, mais Los, de sa main fragile, le retint par le bras.
« Pitié Agone, ne me laisse pas seul... »
Il fut tellement surpris qu'il tourna violemment la tête, manquant de peu de se faire mal. Les shamans, si humble, si solitaires... Il suppliait un magicien maudit de lui tenir compagnie. Les gens vont drôlement mal, de nos jours. Agone lui sourit, et se rassit.
« Ces derniers jours... Dit Los, hésitant. J'ai... J'ai délaissé le monde spirituel. J'essaie de découvrir la vie, Agone.
_...Et tu as découvert quoi ?
_Tellement de bruits, d'odeurs, de sons... Tellement moins purs que le monde spirituel. Mais si... Intriguant. J'envie une vie normale, Agone.
_Moi aussi, des fois. Même moi. Tu n'as pas à t'en faire.
_Je commence à ressentir le désir sexuel...
_Alors trouves-toi quelqu'un. Une prostituée...
_Oui, tu as raison. Une femme... »
Agone lui sourit.
« Ce qui te fais envie. »
Ils restèrent une petite heure, à discuter encore. Un peu de tout; pour la première fois Agone parlait de banalités avec Los. Sa peur de mourir était palpable, et Agone ne pouvait pas l'aider. Il apportait plus la mort que la vie, il s'était fait à l'idée, et Los le savait. Juste avant de partir, le shaman précisa que cette entité avait tué deux femmes.
Camille le boudait toujours quand il rentra, mais Agone n'y prêta pas attention. Il alla à sa fenêtre, réfléchir. Un fantôme, ou incube, amateur et pourtant à peine détectable, faisait des victimes, et avait failli tuer Camille. Était-ce en rapport avec le rituel ? Mais pourquoi n'y avait-il pas de corps ? Quel casse-tête.
Il finit par aller chez Khamal, l'ours tatoueur, celui qui lui avait fait tous ces tatouages. Dans le salon, il y avait toujours quelques fous qui baisaient et se droguaient dans la crasse; Agone ne s'étais jamais abaissé à ça malgré ses penchants pour « l'horreur ». Khamal en personne sortit le voir, lui qui restait toujours à l'intérieur, et lui tapota l'épaule.
« Le maudit de tous les maudits... Encore un tatouage ?
_Un conseil.
_Moi ? Te donner un conseil ? Dit-il en riant. C'est bien la première fois !
_Viens avec moi. »
Sans rien dire, il l'amena à la maison abandonnée où était fait le rituel. Khamal siffla. Il disait que c'était « New Age », de la sorcellerie d'un nouveau genre, de très haut rang, très puissante. Agone lui dit ce qu'il savait, à savoir que pour la première fois, il n'y avait pas de sacrifice, et que des femmes mourraient, victimes d'un incube que même un shaman n'arrivait pas à localiser. L'ours se mit à rire, et ce fut à son tour de l'emmener quelque part.
Agone fut assez déçu de retourner à la « boutique » de Khamal, dans la pièce secrète cachée au fond de la salle de tatouage à l'étage. Pleins de livres et d'objets divers en rapports avec la sorcellerie.
« Bon. Je fais quoi, là ? Demanda Agone, impatient.
_Ton shaman ne trouve pas ton incube, hein ? Et je suppose que tu veux t'épargner un rituel ou une invocation quelconque... Alors je le fais moi ! »
Agone fit la moue. C'était terriblement risqué, mais pas impossible. S'il tombait en enfer... On n'entendrais plus jamais parler de lui. Il retira alors sa veste, et remonta ses manches, tandis que khamal dessinait un cercle et un pentacle avec de la craie. Sans un mot, Agone s'allongea au milieu; le parquet était terriblement inconfortable. Khamal récita de nombreuses phrases, en araméen et en démonique, très peu en shamanique. Ce fut comme passer à travers un ventilateur.
Rien ne fonctionnait comme le monde réel. Il pouvait voler, voir tout autour de lui sans avoir à bouger la tête, Et se déplacer se limitait à la pensée. On ne pesait rien, on ne respirait pas, ne sentait rien. Le temps n'était pas le même, tout à fait aléatoire. Il n'y avait pas vraiment de décor, pas de haut ni de bas, ni de sol à proprement parler, mais on pouvait pourtant poser ses pieds quelque part, sur une surface inexistante. Il avançait au hasard, là où sa pensée le menait.
Le fantôme apparut de lui-même, tel que décrit par Camille. Il était pas beau à voir. Assommé, puis égorgé. La première chose qu'il fit fut d'embrasser Agone, et il put sentir ses lèvres caresser les siennes. Leurs vêtements, qui dans ce monde n'existaient pas vraiment disparurent, et le fantôme chercha à le pénétrer. Agone sentait que ce n'était pas un viol. C'était de l'amour, un véritable amour passionnel. Il n'avait rien d'un incube, tant pis pour lui.
Il était sur le point de le pénétrer quand il s'arrêta.
« Tu n'es pas ma femme...
_Je suis un magicien.
_Un... Magicien ? »
Agone, ayant retrouvé ses vêtements, entrepris alors de sonder son âme, en posant ses mains sur ses tempes. Il fut assommé pendant qu'il sautait sa femme... Puis plus rien. Il ne restait que cet amour, et une trace étrange...
Il revint dans le monde réel dans un long cri, bras tendu. Comme si, après être passé dans un ventilateur, un bourrin l'avait recollé en tapant les morceaux entre eux. Il se releva et Khamal, visiblement épuisé, en fit autant, et lui révéla qu'il avait passé deux jours ainsi. Et donc, deux autres femmes étaient mortes. Mais cela ne sembla pas gêner le magicien.
« C'était pas un incube. Un fantôme qui cherchaient sa femme...
_aux dernières nouvelles, les fantômes ne tuent pas en tronçonnant des gonzesses. Et ils ne cherchent pas dans les rêves mais là où ils ont atterris.
_Quelque chose n'allait pas chez lui. Et puis... Il a un comportement étrange. Il tente de sauter des mecs, réalisent qu'ils ne sont pas sa femme. Mais quand il tente de se faire une femme... Il le fait jusqu'au bout et la tue. »
Agone sentit comme une décharge, dans un coin de son cerveau. Un déclic, sortit de nulle part, alors qu'il pensait au rituel. Il sortit en courant, et appela la police; il avait trouvé un corps.
Les flics habituels furent réunis autour du rituel, mais Agone leur avait ordonné de ne pas trop s'en approcher, lui-même risquait beaucoup en y entrant. Armé d'une hache, il ne se fit pas attendre; il défonça le parquet au centre du pentacle, de toute ses forces, le bois étaient tout de même résistant, et il n'était pas le plus fort de la pièce. Ils trouvèrent un humain, en état de décomposition, avec une marque sur son cou, témoignant d'un égorgement. Finalement, le corps était bien là...
En discutant avec Los, ils en vinrent à une conclusion plutôt étrange. Le « Chien » avait fait probablement des recherches, pour tomber sur un couple, mort assassiné par un psychopathe, tel que l'indiquait le rapport de police, un meurtre vieux de plusieurs mois. Le rituel était un complexe mélange de sorts; le fantôme errait aux hasard des dimensions, à la recherche de sa femme, et tuais quiconque y ressemblait un tant soit peu, car il revivait la scène. Une triste histoire... qui aurait pu durer tant qu'on avait pas trouvé le corps. Finalement, ça n'avait pas été bien difficile, mais une expérience assez troublante.
Quand il rentra, Camille avait les larmes aux yeux.
« Tu étais où...?
_Le travail...
_Tu m'aimes pas parce que je suis gros, hein ? »
Agone fronça les sourcils, surpris. Il tenait absolument à sortir avec lui... Il s'approcha avec un léger sourire, et attrapa un bourrelet, qu'il caressa avec le pouce.
« J'adore tes rondeurs, dit-il simplement.
_Je suis trop bête pour toi ? Pas assez paranormal ? Dit-il, un peu furieux.
_Non, ce n'est pas ça.
_C'est quoi alors ? Cria-t-il.
_Je ne veux pas que tu souffre par ma faute... »
Comme pour lui faire comprendre que son sentiment était réciproque, il lui caressa tendrement la joue, essuyant ses larmes. Bien sûr, qu'il l'aimait, lui, ses rondeurs, son cul énorme, sa bouille enfantine et hyper-expressive...
« Je t'aime, Agone...
_Et t'imagine pas à quel point c'est une mauvaise chose... »
Agone l'embrassa alors, goûtant à ses lèvres, et ses larmes qui y avait coulées. Il pleura un peu plus, et le magicien se sentait mal à l'aise. Il rompit le baiser, et posa son front sur le sien.
« Tu risque ta vie, en ayant des sentiments pour moi.
_Tu es le seul à être gentil avec moi, et... Sexuellement... J'ai pas eu beaucoup de monde, que des pervers, flippant. Et toi... tu es si gentil, si bon au lit... »
Agone caressait son ventre, comme pour le calmer. Il y déposa un baiser, en lui lançant un tendre regard.
« Tu m'aimes, hein ? Demanda Camille, toujours en larmes. »
Agone répondit par un sourire, etCamille eut un triste sourire, plein de soulagement. Il comprenait qu'il n'était pas du genre à l'avouer à haute voix, pas tout de suite. Il embrassa le magicien, encore et encore, puis leurs langues se lièrent, jouèrent ensemble, échangeant leur salive. Tous deux s'attirèrent vers la chambre du Renard, tout en se déshabillant, les lèvres jointes, leur langue ne se séparant jamais.
Agone se mit à quatre pattes, le cul à l'air, la tête sur le coussin, laissant à Camille le loisir de lui lécher le trou. Il avait une grosse langue, son cul ne tarda pas à dégouliner de salive. Il y allait furieusement passionnément, le pénétrant souvent avec sa langue, il était vraiment doué pour ça. Puis il le fit s'allonger sur le dos, et frotta son immense queue contre celle d'Agone, qui paraissait beaucoup plus petite à côté de celle du gros renard.
Le magicien se retrouva au-dessus de Camille, et se mit à le sucer, tandis que le renard, qui ne cessait de gémir, léchait son orifice, ses testicules, et parfois le suçait; il était comme fou de désir. Agone se concentrait sur sa tâche, déstabilisé par autant de fureur sexuelle, et le sucer n'était pas évident; il avait bien vite mal à la mâchoire. Lui-même commençait à gémir, et à le sucer de plus en plus vite.
Camille éjacula tout en faisant une gorge profonde au magicien. Et bon sang, il éjaculait beaucoup ! Il en déborda de sa bouche malgré tout ce qu'il avalait. C'était salé, métallique, visqueux, comme il aimait. C'était âpre, ça lui raclait la gorge, et lui dégoulinait sur le menton, et les testicules du renard, qui bientôt avala la semence du loup. Il n'eut pas le choix; il avait fait l'erreur de coincer le nud derrière ses dents, et il était bloqué ainsi, respirant tout juste assez, et avalant le tout.
Il réussit à se dégager cinq minutes plus tard, et se laissa tomber sur l'énorme ventre du renard. C'était mou, doux, et très confortable, il s'y enfonçait légèrement, ça lui tenait même chaud. Camille risquait beaucoup de soucis, à l'aimer. Mais Agone sourit; au moins, il pouvait le sauter quand il voudrait.