CHAPITRE I : Préjugés

Story by rouge_13 on SoFurry

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L'histoire d'un jeune homme qui part vers son avenir chez un ami ours de la famille.

PS: Des imperfections peuvent persister.


CHAPITRE I : Préjugés

Par Rouge_13

Attention : Cette histoire contient du contenu sexuel Gay/Yiffy. Si vous êtes mineur, veuillez ne pas lire cette histoire.

-- Félicitation Jérémie ! cria l'oncle Ben à deux pas de là,

-- Merci ! répondit-il. Il avait beau répéter ce mot depuis le début de la fête, il y mettait toujours autant d'entrain.

C'était assez inhabituel d'avoir autant de monde chez lui, mais c'était pour une bonne raison.

-- Jérémie?! cria sa mère pour couvrir le brouhaha du jardin. Tu as vu ton père ? Dis-lui qu'on manque de viande !

Jérémie acquiesça et leva la tête cherchant son père du regard. La petite fête battait son plein maintenant et tout le monde était d'humeur festive. À part peut-être les deux Anthros qui discutaient un peu à l'écart ; des félins, surement des Guépards.

Comme la grande majorité des êtres anthropomorphique, il avait une anatomie très proche de celle des humains, ils se tenaient sur deux pattes et se déplaçaient normalement. Mais leur apparence ne laissait aucun doute quant à leur nature. Ils avaient un corps couvert de poils jaunes tacheté de noir, leur visage était quant à lui quasi similaire à ceux de l'animal, même si leur regard et leur expression étaient similaires aux hommes.

C'était assez surprenant de voir des Anthros dans une famille humaine et Jérémie n'avait jamais vraiment compris quel lien de parenté ils avaient avec lui. Il savait juste qu'ils étaient des cousins éloignés de son père. Et même si celui-ci avait une pilosité imposante c'était bien le seul point commun qu'on puisse lui donner avec ces mi-hommes mi-animaux.

Soudain, Jérémie repéra son père près du barbecue et se dirigea vers lui. C'était un homme assez imposant, bien bâti, les cheveux courts bruns avec un bouc soigné. Il discutait joyeusement avec l'un de ses collègues.

-- Papa ? l'interrompit Jérémie.

-- Ah Jérémie ! il se tourna vers l'autre homme. Mike, je te présente mon fils Jérémie, c'est pour son diplôme qu'on est tous là.

-- Oui, il te ressemble un peu Marc, pour le visage surtout,

-- Oh, il aura le temps de se renflouer un peu, argua son père.

Jérémie sourit. On lui avait bien souvent fait remarquer qu'ils n'avaient pas la même carrure. Il était brun, plutôt grand et svelte pour son âge, mais paraissait d'autant plus chétif à côté de son géniteur. Avec le temps, Jérémie avait appris à en rire, surtout que son père espéré encore qu'il devienne un jour aussi costaud que lui.

-- Alors, dit Mike en se tournant vers lui. Tu vas faire quoi maintenant que tu as fini le lycée ?

-- Fêter ça bien sûr ! Mike ria de bon cur.

-- Papa ? Maman demande plus de viandes, reprit Jérémie.

-- Ça marche.

Jérémie les salua et rejoignit Loïc. Petit et potelé, c'était son meilleur ami depuis pas mal d'années. Il avait obtenu leur diplôme ensemble et Jérémie ne voyait pas une fête se faire sans lui. Il le questionna après avoir pris une gorgée de son verre à la main :

-- Alors, tu comptes toujours aller à la fac ?

-- Oui, mais bon...

-- T'en as pas encore reparlé à tes parents?

-- Si, mais financièrement çà risque de faire juste... Ce n'est pas facile d'aborder ce sujet du coup.

Et pour cause, Jérémie visait une fac de droit réputée qui lui avait ouvert ses portes. L'ennui c'était qu'elle se trouvait trop loin pour effectuer le trajet quotidien. Et un logement dans cette ville, même pour un étudiant, n'était pas donné. Si on ajoutait les frais d'inscription, le coût total d'une année scolaire devenait très élevé.

-- Aie, compatit son ami.

-- Comme tu dis...

La fête se termina assez tard et tout le monde parti sur une demi-heure de temps, hormis les hommes-guépards qui n'étaient restés que quelques heures, visiblement pas à leur aise. Il faut dire que les Anthros n'étaient pas très nombreux dans la région et les Hommes n'étaient pas habitués à leur présence même si aucun n'osait l'avouer.

Les derniers invités partirent avec la mère de Jérémie qui raccompagna ses parents. La maison était calme, le jeune homme et son père s'attelèrent à nettoyer la maison, dans le but d'éviter un sermon de par la femme de la maison.

-- Tu sais Papa, pour mes études...

-- Écoutes fiston, on en reparlera demain tu veux bien ? Je suis assez fatigué et pas vraiment en état d'en discuter maintenant.

-- D'accord, de toute façon on a le temps.

C'est vrai que çà avait été une bonne journée et Jérémie n'avait pas envie de mettre mal à l'aise son père avec ce genre de questions. Il s'en voulait d'avoir abordé le sujet.

-- En tout cas, c'était cool comme fête, le rassura Jérémie essayant de rattraper sa maladresse. Ça fait bizarre de revoir tout le monde surtout Dan et Farah... Même s'ils n'ont pas l'air de s'être beaucoup amusés.

-- Oui, Avoua son père en passant sa main dernière la nuque.

Il avait remarqué qu'il faisait souvent ce geste lorsqu'il était gêné, c'était assez caricatural et Jérémie s'en amusait beaucoup.

-- Les seuls Anthros de la famille, poursuivit-il. Ce sont des gens bien tu sais, c'est juste que les personnes normales ne sont pas habituées.

-- Oui je peux comprendre, lui-même n'en a jamais vraiment fréquenté.

-- Mais je tenais à les inviter tout de même.

-- Et, tu as bien fait, confirma Jérémie

C'est à ce moment que la porte d'entrée s'ouvrit, et la mère de Jérémie apparu accompagné d'un homme-ours. Un peu surpris, Jérémie reconnus Léopold un ancien collègue de son père.

-- Regardez qui je ramène, dit sa mère avec un grand sourire.

-- Bonjour, salua l'ours en levant la pâte. Désolé du retard, je n'ai pas réussi à me libérer avant.

-- Mais ne dis pas de bêtise, le rassura Marc en se dirigeant vers lui avec un large sourire pour le saluer. C'est déjà bien que tu es réussi à venir et à faire toute cette route.

Quand on parle des relations difficiles entre les Hommes et les Anthros, Léopold était le seul ami de la famille à ne pas être humain. Pourtant, même si lui et son père se voyaient rarement, c'était selon Jérémie son meilleur ami, même si celui-ci ne comprenait pas vraiment pourquoi. L'amitié est parfois étrange, voilà ce qu'il en avait conclu. Pour sa part, l'ours l'avait toujours intimidé et sans véritable raison si ce n'est son physique bien évidement. Léopold était imposant même pour un ours. Il mesurait plus d'1m90, avec de larges bras et jambes. Étant ancien policier, son corps encore musculeux même si son ventre bedonnant trahissait son passage à un travail moins exigeant physiquement. Ou alors était-ce son âge ? Des poils blancs commençaient à apparaitre parmi son pelage brun clair au niveau son menton et dans ces cheveux. Ou du moins sur l'équivalent de ses cheveux qui étaient que des poils d'une longueur légèrement plus importante que le reste de sa fourrure. Les poils poussaient-ils pour les Anthros ? Devaient-ils eux aussi aller chez le coiffeur ?

-- Je ne voulais pas louper çà, répondit-il. Et je voulais te le dire de vive voix, il se tourna vers Jérémie le tirant de ses songes futiles. Félicitation, reprit-il en esquissant un sourire.

Il était habillé d'une chemise blanche garnie d'une cravate desserrée, d'un pantalon noir et de chaussures de ville. Manifestement il avait pris la route tout de suite après le travail. Jérémie rougit et baissa les yeux ne pouvant pas maintenir le regard de l'ours.

-- Merci, mais il ne fallait pas vous donner autant de mal pour moi.

Léopold habitait Cavekar qui se trouvait à trois bonnes heures de route. C'était une ville importante qui possédée tout ce qu'une ville digne de ce nom se devait de posséder et notamment des Facultés réputées. Dont celle d'Horstone que visait Jérémie.

-- Bien sûr que si et, tiens, il sortit de sa poche un petit paquet qu'il lui tendit. Je t'ai pris un petit quelque chose.

D'autant plus gêné, Jérémie le remercia en prenant le petit paquet. Il le déballa et découvrit un stylo-plume bleu en finition d'or.

-- Il devrait durée quelque temps, il te servira pour tes études.

-- Merci beaucoup.

Jérémie était surpris que l'ours lui sourie d'habitude il était assez peu bavard avec lui, même s'il était assez fanfaron avec ses parents.

-- De rien, il se retourna vers son père. On dirait bien que j'ai loupé la fête.

-- T'en fais pas on va se rattraper, le rassura-t-il.

En effet les deux comparses passèrent la fin de soirée ensemble et Léopold ayant effectivement rattrapé son retard, Marc l'invita à passer la nuit sur place. Jérémie lui céda son lit, pour dormir dans le canapé.

Le lendemain, le jeune diplômé se traina dans la cuisine pour s'installer devant son père qui prenait son Déjeuner.

-- Voilà le dormeur, tu as bien dormi ?

-- Ouais pas trop mal, Jérémie bâilla.

-- Tu as faim ? demanda sa mère.

-- Oui, mais pas autant que papa s'il te plait.

Alors que tous les trois mangèrent, Marc prit la parole.

-- Bon, on a parlé de tes études. C'est bien à Cavekar ? Jérémie releva la tête, surpris.

-- Oui. À la fac d'Horstone, son père acquiesça.

-- Comme tu le sais c'est loin, il te faudra donc un logement. Et en plus des frais d'inscription, ça commence à faire une somme non négligeable, continu-t-il en cherchant ses mots.

L'intérêt de Jérémie retomba subitement, il se doutait bien que çà coincerais mais entre avoir des doutes et les entendre être confirmés...

-- Je me doute, répondit Jérémie abattu.

-- Néanmoins, poursuivit son père, on s'est arrangé avec Léo et il se trouve qu'il a de la place pour toi chez lui. Je sais que ce n'est pas comme avoir ton chez toi, mais c'est pour le moment la seule solution que l'on ait trouvée, avoua-t-il en se passant la main derrière la nuque. Donc si ça te convient, tu peux confirmer ton inscription.

-- C'est génial ! répondit-il plus radieux que jamais, Merci beaucoup, c'est génial!

Ses parents parurent surpris de sa réaction et rigolèrent visiblement soulagés.

-- Tu remercieras surtout Léo, lui rappela sa mère. C'est lui qui va devoir te supporter. Tu l'appelleras, d'accord?

-- Quoi ? Il n'est pas là?

-- Jérémie, il est presque midi, rigola son père. Il est déjà parti depuis un moment.

Après le repas, il s'empressa de l'appeler pour le remercier. Léo était au travail. Jérémie, bien trop content pour être intimidé, il le remercia de bon cur.

-- Pas de problème, content que ça te convienne, répondit Léo. Désolé je dois y retournée bonne journée.

Il se précipita dans sa chambre, se jeta dans son lit et pris son ordinateur portable pour confirmer son inscription sans attendre. Une fois fait, il s'étendit dans son lit le regard pensif vers le plafond. Il inspira un bon coup et expira, soulagé. Il remarqua alors l'odeur forte et musquée qui émané des draps. Il n'avait jamais remarqué que Léopold sentait de la sorte. Il ne l'avait jamais vraiment reniflé de près non plus. En tout cas, il se surprit à ne trouver l'odeur spécialement désagréable, peut-être était-ce dû l'euphorie dans laquelle il baigné. Peu importait, il se sentait bien. Jérémie s'emmitoufla dans son oreiller le sourire aux lèvres.

Oui c'était une bonne journée.

-- Salut Jérém ! dit l'hôte en ouvrant la porte. Rentre, fais comme chez toi.

-- Salut Math, il leva sa main droite pour montrer les boissons qu'il avait amenées. Je sais que tu aimes la bière.

Mathias était un garçon élancé et sympathique, il avait organisé une soirée pour célébrer les résultats des examens. Il y avait plus d'une vingtaine de personnes, une bonne partie de la promotion à vrai dire. Il vivait dans une petite commune loin de réelle ville, c'était un cadre plutôt intime. Tout le monde se connaissait et tout le monde s'entendait bien dans l'ensemble. Changer de cadre et intégrer une Faculté avec des centaines de personnes avait de quoi le rendre nerveux. La fête se déroula sans encombre, c'était très plaisant de revoir ses camarades. Ça l'était moins de se dire que, pour certains, il ne les verrait probablement plus. Sur la fin, ils ne restèrent que quelqu'un, tout un peu éméché, Jérémie y compris. Il n'avait pas l'habitude de boire de l'alcool, c'était assez nouveau pour lui, et même s'il était raisonnable, les fins de soirée été généralement difficile.

-- Avec tout çà je ne sais même pas ce que tu vas faire Mathias, Déclara Loïc.

-- Je vais aller dans une école d'informatique à Laïos, répondit ce dernier. Et toi ? Toujours la biologie ?

-- Ouais, la formation pour travailler en laboratoire.

-- On sera ensemble, précisa Mathilde avec un large sourire.

C'était une amie d'enfance de Jérémie, mais également sa première petite amie. Ils étaient restés ensemble pendant plusieurs mois, mais ça n'avait pas fonctionné. Cependant ils avaient gardé avec elle une complicité et une amitié surprenante, du moins selon Loïc. Elle était petite, joviale, souriante et arborait de longs cheveux nouvellement blonds qui mettaient en valeur ses yeux bleus.

-- Dommage qu'il n'y ait pas de fac de droit dans le coin, dit-elle en regardant tristement Jérémie.

-- Oh, mais ça va aller. Tu vas le revoir ton Jérémie, la charia Jane.

C'était l'actuelle copine de Mathias, et Jérémie la trouvait assez inintéressante et prétentieuse malgré son physique peu avantageux.

-- Oui, mais bon... Ça fait loin Cavekar, se justifia-t-elle.

-- C'est sûr. Mais ne t'en fais pas je reviendrais, la rassura Jérémie.

-- Vous êtes 3 à aller là-bas non ? l'interrogea Mathias.

-- Oui, il y a Sophie et euh... Jack, je crois.

-- Il est bizarre ce mec, dit Loïc.

-- Il n'est juste pas très sociable, c'est tout, rigola Mathias. Mais ne t'en fais pas Jérém, on viendra te voir pour te soutenir.

-- Ouais... souffla Jérémie.

-- Je crois qu'il ne veut pas de nous, conclut Mathias en s'adressant aux autres avec un large sourire. Tu peux le dire, on ne te parlera plus c'est tout.

-- Tu as trouvé un logement ? L'interrogea son amie.

-- Oui, il hésita. Je vais loger chez un ami de la famille, donc il faudra que je lui demande si je peux vous héberger.

-- Un ami de la famille? À Cavekar ? Mathilde hésita. Léopold ?! Elle parut surprise.

-- Oui.

Il y eut un léger silence.

-- Ouais, c'est pas l'idéal. Mais ça devrait, aller non ? demanda Matias inquiet devant le regard pensif de Mathilde.

-- Oui, bien sûr, dit-elle soudainement en sortant de ses pensées. Je suis juste surprise.

Devant le regard interrogatif de Mathias et Jane, Jérémie précisa.

-- C'est juste que Léopold est un Anthros, un ours plus précisément.

De nouveau un silence.

-- Ah oui, c'est... surprenant, précisa Jane.

-- Ils ont des tanières en ville ? rigola Mathias.

-- T'es bête, lâcha Loïc.

-- Plus sérieusement, moi ça m'inquièterait un peu de vivre avec un ours..., souffla Jane. Je veux dire, on a beau nous dire qu'ils sont humains, elle se servit de ses doigts pour représenter des guillemets. Et ils ne me dérangent pas du tout. Mais personnellement, je n'ai aucune idée de comment ils vivent ni jusqu'à quel point ils restent humain et ça m'inquièterais pas mal de partager mon intimité avec l'un d'eux.

Ils restèrent silencieux. Jérémie fut un peu surpris de la réponse de Jane et dans un sens, elle remontait dans son estime. On aurait dit qu'elle avait déjà réfléchi à la question, à l'inverse de lui. Cela faisait deux semaines qu'il savait comment aller s'organiser les choses pour sa future année scolaire et l'euphorie des premiers jours retombait peu à peu. Il s'inquiétait de beaucoup de choses pour son départ, mais il n'avait jamais songé au fait même de vivre avec un Anthros. Était-ce pour ça que son père avait l'air gêné lorsqu'il lui a annoncé la nouvelle ? Il avait peur de sa réaction ? Il resta songeur.

Mathilde tourna le visage vers lui et, en voyant sa mine, reprit avec un large sourire.

-- Ne t'en fais pas, Léopold est quelqu'un de bien. Si tu évites le savon au miel, il n'a aucune raison de te dévorer.

Ils rirent tous franchement.

Les vacances d'été passèrent à une vitesse folle, sa mère stressée et triste du départ de son fils était de plus en plus invivable à mesure que la rentré scolaire approchée. Jérémie l'était également, il allait se retrouver seul dans une nouvelle fac, dans une nouvelle ville. Et par-dessous tout, il était assez inquiet de savoir qu'il allait vivre chez cet ours qui l'intimidé tant. Est-ce que tout allait bien se passer ? Depuis qu'il avait abordé le sujet avec ses amis, ses doutes ne cessaient de croître.

-- Pas trop stressé ? demanda Loïc qui était passé lui dire au revoir la veille de son départ. Ce mec tu le connais à peine, et puis il mange surement des moutons crus, dit-il avec son air faussement sérieux.

-- Oh tu sais, il est déjà super sympa de m'héberger donc tant qu'il ne me mange pas, ça me va.

-- Arrêt, un peu, rétorqua-t-il. Tu peux me dire qu'il te fait peur, se moqua-t-il.

-- C'n'est pas qu'il me fait peur, répondit-il sérieusement. C'est juste que j'aie du mal à lui parler et lui n'y met pas du sien non plus...

De quoi allait-il bien pouvoir lui parler ? Déjà que chez ses parents il n'avait jamais eu de réel échange avec lui alors sans son père Jérémie osait à peine imaginer le calme pesant qui allait régner. Il était là, sur le pas de la porte, à se poser toutes ces questions qui pouvaient sembler futiles mais dont il n'arrivait pas à se débarrasser. Était-il le seul à être inquiet ? Surement. Léopold devait probablement passer au-dessus de tout çà, puisqu'il lui avait proposé son toit. Jérémie se sentit d'autant plus ridicule.

-- Mais sans papa ça va se décoincer, il faudra bien qu'on parle. Ça ira, j'en suis sûr, se rassura-t-il.

-- Si tu le dis, répondit Loïc, Bon à bientôt, prends soin de toi.

-- Ouais, merci.

-- Au pire, s'il veut te manger jette-lui un mouton et sauve-toi, plaisanta Marc en s'éloignant.

À ce moment, Jérémie réalisa à quel point son ami aller lui manquer. Comme les autres d'ailleurs. Enfin, le lendemain il prit le train un peu triste de quitter ses parents mais fin prêt pour la fac.

Le trajet était long, l'excitation de Jérémie laissa progressivement place au stress. Âpres tout, il allait habiter avec cet ours à qui il ne connaissait pas vraiment. Mais était-ce vraiment çà qui l'inquiété, ou était-ce plutôt sa nature bestiale ? C'était ridicule, s'il était le meilleur ami de son père, ça devait être quelqu'un de bien. C'est avec cette dernière idée que Jérémie se rassura.

Une fois arrivé, Jérémie ne mit pas longtemps à repérer Léopold, celui-ci faisait au moins une tête de plus que la plupart des personnes qui fourmillaient sur le quai. Il se dirigea vers lui. Le jeune homme n'avait pas l'habitude de voir l'ours d'une cinquantaine d'années, selon son père, en tenu décontracté. Ses larges bras, libérés de ses habituelles chemises à manche longue, paraissaient d'autant plus puissants. Sa chemise banche légèrement ouverte laissait des poils blancs surgir de son torse. Il donnait l'impression de s'être réveillé quelques minutes plus tôt

-- Salut petit. Alors, le voyage s'est bien passé ? il fit une grimace que Jérémie interpréta comme un sourire.

-- Oui, pas de soucis.

-- Tant mieux, il remarqua la lourde valise que transportait le jeune homme. Tu veux que je la porte ?

Jérémie était persuadé qu'il pouvait la soulever sans aucune difficulté, mais il s'était promis d'embêter le moins possible son hôte.

-- C'est gentil, mais ça va aller, l'ours fit la moue.

-- Je suis garé là-bas.

Alors qu'ils marchaient à travers la gare, le nouveau citadin fut surpris par le nombre d'Anthros dans la Gare. En effet il y en avait de toutes les espèces, et presque autant que les hommes. Son patelin natal n'en comptait qu'une poignée et Jérémie ne s'attendait pas à ce qu'il y en ait autant ici.

Durant le voyage jusqu'à chez Léo Jérémie rompit le silence qui s'était installé.

-- Je ne m'attendais pas à ce qu'il y est autant d'Anthros ici, ça change de chez moi.

-- Eh oui, c'est une grande ville, dit-il d'un air amusé sans quitter la route des yeux. Ça te gêne?

-- Non, du tout, dit-il précipitamment. Les animaux ne me... Enfin je ne veux pas dire que vous êtes des animaux, essaya-t-il de rattraper.

Il était rouge de honte. Pourquoi avait-il dit ça ? Léopold grogna et le silence retomba. Ca commençait bien se dit Jérémie.

-- Troisième étage appartement 34, l'informa Léo en ouvrant la porte. Après toi.

Jérémie pénétra dans l'antre. L'entrée donnait sur une pièce à vivre comportant un salon, une cuisine et une salle à manger. Jérémie retrouva cette odeur d'ours, sans pour autant que cela le déranger. Cette odeur avait quelque chose de chaleureux et d'accueillant.

-- Désolé, je n'ai pas trop eu le temps de ranger.

Effectivement, le plan de travail n'était pas parfaitement propre, la table de salon non plus. Les volets tirés n'arrangeant rien.

-- C'n'est pas grave, ne vous en faites pas, répondit Jérémie en lui souriant.

-- Tu peux me tutoyer tu sais, il le guida dans la maison. Alors là, c'est la salle de bain là, les toilettes ici, ma chambre et là, la tienne. Fais comme chez toi.

Jérémie le remercia et pénétra dans sa nouvelle chambre alors que Léopold retourna dans la cuisine. La pièce était assez simple, comme nouvellement aménagée. Il y avait un bureau, une commode et un lit simple avec une table de chevet. Étonnamment, la pièce était éclairée, les volets et la fenêtre ouverts. L'odeur d'ours était clairement moins présente. Épuisé d'avoir fièrement porté son sac jusque-là, il le laissa tomber et alla contempler la vue. L'ouverture donnée sur les routes fréquentées et sur les grands immeubles que comportait le quartier. La nuit commençait à tomber et Jérémie sentit une certaine mélancolie s'installer au fond de lui.

Après quelques minutes, il entreprit d'installer ses affaires. Il remarqua que le lit n'était pas parfaitement fait mais il ne s'en étonna pas. Lui-même n'était pas très friand de cette pratique inexplicable visant à rendre joli un lit qui serait de nouveau défait le soir venu.

-- Je vais prendre des pizzas pour ce soir, cria Léo depuis l'autre pièce. Tu as une préférence ?

-- Non, j'aime tout.

-- Bien.

Alors qu'il finissait de s'installer, Jérémie remarqua qu'il n'avait pas pris d'objet pour embellir la pièce. Il se dit qu'il aurait le temps de s'y attaquer en espérant que ça ne gêne pas le propriétaire. D'une certaine manière, il était soulagé de constater qu'il n'allait pas vivre dans un antre mais dans un appartement classique. Seul demeuré cette sorte de malaise entre l'ours et lui. Jérémie n'été pas dupe, il savait que ça n'allait pas se débloquer en une journée. Mais il se sentait bête devant la plupart des mots qui étaient sortis de sa bouche jusqu'à maintenant.

Il revint dans la pièce principale et remarqua que l'ours avait nettoyé un peu la pièce et qu'il remercié le livreur sur le pas de la porte. Il avait 3 énormes pizzas à la main, comment allaient-ils engloutir tout ça ? Il aurait dû lui dire qu'il n'avait pas très fin.

Ils mangèrent devant les informations et Léopold profita d'une publicité pour prendre la parole.

-- Ça va, ta chambre te convient ? surpris, Jérémie avala précipitamment.

-- Oui, impeccable. Encore merci de m'héberger chez vous, j'espère ne pas trop vous déranger.

-- Non ne t'en fais pas, il engloutit la moitié d'une part et repris. Il y a assez de place pour deux ici.

Après quelques minutes de silence, Jérémie reprit la parole.

-- Il faut se répartir des corvées ? Je veux dire, je veux participer.

-- Oh tu sais, il y a un lave-vaisselle, un lave-linge, et je ne suis pas si à cheval que çà sur le ménage comme tu as pu le voir, il rigola. Si ça te gêne, dis-le-moi. Mais je te préviens, avec mes poils partout, on peut passer l'aspirateur tous les jours si on veut.

Jérémie rit discrètement, ne sachant pas s'il rigolait ou non. L'ours reprit, mal à l'aise devant la réaction du jeune.

-- Une personne passe toutes les semaines pour faire le plus gros ne t'en fais pas.

Ils finirent le repas, du moins pour Jérémie, car Léopold était un vrai gouffre à nourriture et s'attaquer à sa deuxième pizza sans montrer le moindre signe de rassasiement.

-- Bon je vais me coucher, je suis assez fatigué.

-- Oui je me doute. Demain je travaille au matin, je ne sais pas si je serais rentré pour midi, l'informa Léopold.

-- OK, bonne nuit.

-- À toi aussi.

Jérémie s'allongea dans le lit, lorsqu'une chose le frappa. L'odeur de Léopold imprégné les draps mais surtout l'oreiller. Définitivement, cette odeur avait quelque chose de réconfortant pour lui, mais il était tout de même surpris que les draps ne soient pas propres ou, du moins qu'ils soient autant imprégnés de cette odeur.

Il mit du temps pour s'endormir. Il se sentait seul, loin de tous et pas vraiment à l'aise dans la maison. Peut-être allait-il prendre contact avec ses anciens camarades histoire de pouvoir voir des visages familiers même s'il n'avait jamais vraiment sympathisé avec Jack et Sophie. Il devait aussi découvrir la ville et le trajet quotidien qui l'attendait. Après tous, il été venu quelques jours avant la reprise pour ça. Il s'emmitoufla et se força à trouver le sommeil.

Il sentit le corps chaud et lourd posé sur lui. Ses bras forts le serraient contre son torse velu. L'odeur forte de musc qui émanait de la fourrure l'enivrait totalement. Il sentit le membre chaud et puissant s'engouffrer et se retirer à l'intérieur de lui. Jérémie lui rendit son étreinte à mesure que les va-et-vient devenaient de plus en plus rapides et puissants. Il passa ses jambes derrière le dos de la bête pour lui permettre d'accepter plus de son sexe. Jérémie voulait tout ce qu'il y avait à prendre et l'ours le comprit. Il enfonçait maintenant fermement tout sa longueur dans le jeune homme qui gémissait de plaisir. Il chercha la gueule de l'ours qui enfonça son énorme langue rappeuse à l'intérieur de sa bouche pour lui rendre son baiser. Alors qu'il était proche de l'orgasme, il sentit Léopold se raidir. Il retira sa langue mais laissa sa gueule contre la bouche de Jérémie. Son visage se crispa, il sortit ses crocs puissants à quelques centimètres du visage du jeune homme. L'ours resserra au maximum son étreinte autour de jeune homme et poussa avec une extrême violence sa bite en lui. Ses boules claquèrent sur les fesses. Il grogna puissamment sur le visage du garçon. Jérémie qui ne put se retenir...

Jérémie se réveilla en sursaut, trempé.